Edgar Rice Burroughs, militaire raté, vendeur, puis comptable ou distributeur de crayons, décroche un premier contrat dans le monde de l'édition au début de l'année 1911. Il envoie en effet à The All-Story, la moitié d'un roman de science fiction. Emballé par le récit, le rédacteur en chef de cette revue à trois sous, imprimée sur mauvais papier ("pulp" en anglais), l'encourage à le terminer, lui promettant de le publier. Ainsi naît la première des onze aventures de John Carter: Les conquérants de Mars.
En octobre 1912, apparaît pour la première fois dans les pages de cette même revue, un nouveau récit d'Edgar Rice Burroughs intitulé Tarzan, seigneur de la jungle (Tarzan of the Apes). Pour son troisième roman, mais son premier Tarzan, l'auteur puise dans les mémoires de l'explorateur Henry Morton Stanley ainsi que dans sa propre imagination (lire le texte "Greystoke et Kala"). Et il en avait de l'imagination, Burroughs, lui qui aimait brouiller les pistes et dire à qui voulait l'entendre qu'il était né en Chine, élevé dans la Cité interdite, ou bien encore qu'il avait été enlevé par des gitans mexicains. Mieux encore, il affirmait: "Mon bonheur, c'est de me retrouver seul avec mon violon"... il ne savait pas en jouer!
Dès sa parution, le succès de Tarzan est rapide et total. Pas moins de 45 récits dont 27 romans sortiront de la machine à écrire d'Edgar Rice Burroughs et ce, jusqu'à sa mort, en 1950. De l'unique première édition de ces créations, 60 millions d'exemplaires trouveront preneurs dans les 60 langues dans lesquelles sera traduit Tarzan. Un phénomène rare et d'une telle variété d'édition qui a de quoi, on l'imagine, faire le bonheur des collectionneurs. Son personnage, après de multiples vicissitudes éditoriales, est devenu un héros interplanétaire.
Fin des années de galère? Que non... En Grande Bretagne, "Tarzan of the Apes" est refusé par une quinzaine d'éditeurs qui rient sous cape, en découvrant cet enfant naufragé orphelin recueilli et élévé par des singes dans un pays inconnu et éloigné. Un "Homme de lettres", Sir Arthur Methuen, en entreprend cependant la publication. Ouf! Tarzan est sauvé. Il n'a plus qu'à faire un bond vers l'Ouest de la vieille Europe pour poursuivre sa carrière. Des contracts sont ainsi conclus en France, en Allemagne, dans toute la Scandinavie, en Hollande, Pologne, Roumanie, Tchécoslovacie, Portugal. Le Moyen-Orient, l'Asie, l'Afrique ne tardent pas à rentrer dans cette folle sarabande.
Faut-il en déduire que Burroughs et Tarzan sont déffinitivement admis dans la cour des géants de la littérature contemporaine? Non, car la résistance s'organise.
En Union Soviétique, les autorités font la chasse aux paysans qui s'amassent sur les places publiques où un "lecteur" clame les exploits de "L'Homme Singe". Au pays des soviets, ,n'est pas Marx qui veut! Pire, en Allemagne, un éditeur célèbre, jaloux du succès de Burroughs, réussit à convaincre les journaux de monter une campagne de presse, incitant "les jeunes citoyens à jeter leurs livres de Tarzan dans les boîtes à ordures!" Ce que certains cédant à la propagande nazie, firent avec entrain...
En Bulgarie, où l'intoxication est à son comble, un journaliste à scandale fourbit sa haine de Tarzan en affirmant que Burroughs aurait volé purement et simplement "Tarzan of the Apes" à un jeune français, qui depuis, ne cesserait d'agoniser!
Les gazettes et autres canards de faits divers s'en donnent à coeur joie: un gamin tombe d'un arbre, c'est la faute de Tarzan! Le paroxysme est atteint lorsqu'un petit garçon de l'Oregon, perdu durant trois jours et trois nuits sur les pentes boisées du Mont Hood, raconte à la presse médusée, qu'il doit sa survie à un certain Tarzan, dont il est le plus fervent admirateur.
Bref, Tarzan dérange. Mais Tarzan, à force de vexations, d'autodafés, de moqueries et de haines, d'attaques injustifiées, devient un mythe.
Etats, gouvernements, rois et présidents de la République ne peuvent rien contre lui.
A l'instar du Professeur Nemo, de Phileas Fogg ou des trois mousquetaires, Tarzan est l'épicentre d'un vaste mouvement populaire qui va relancer le roman d'aventures à l'aube du XXe siècle.
Reste l'incroyable pouvoir de séduction de Tarzan depuis sept décennies. Ecologiste avant l'heure selon les uns, simple et inaltérable défenseur de la cause naturelle et animale pour les autres, le "Roi de la Jungle" est d'une manière ou d'une autre le héros de toutes les enfances. Comme "Tintin Reporter" ou "Astérix le Gaulois". A la seule différence que tous les gamins de la planète ont appris de Jane la sensualité et la grâce, voire les premiers émois sexuels.
Curieux homme, frère des singes, amis des bêtes, qui plonge tous les éthologues et ethnologues de la planète dans un abîme de perplexité depuis 70 ans.
Et si Tarzan n'était tout bonnement qu'un... soleil d'humanité? Un Dieu de bonté qui n'aura de cesse que de faire reculer la civilisation de la guerre et de la destruction, de la haine et de la corruption.
DU ROMAN A LA BANDE DESSINEE.
"Tarzan of the Apes", premier roman de la série, est tout naturellemnt adapté par Harold Foster en mars 1929, pour le "Metropolitan Newspaper Service". Le succès est immédiat, foudrant. Il faut dire que le trait de Foster est nerveux, précis, tout à fait adapté à la rapidité de l'homme singe. Mélange de fluidité corporelle et d'expression physique, où toute la puissance du héros est mise en exrgue. Et même si Hal Foster n'a jamais eu recours aux "ballons", ses découpages subtiles et son style inimitable en font une authentique pionnier et auteur de la B.D.
Pas moins de 75 "daily strips" (bande dessinée composée de quatre images et d'un court texte) voient le jour dans le journal metropolitan News Service, entre le 7 janvier et le 16 mars 1929.
Avec lui, Tarzan prend ses lettres de noblesse. Après un court intérim assuré par Rex Masson en juin de cette année, Foster reprendra du service jusqu'en 1937, au rythme d'une page dominicale qui passionne les foules. Mais cet année là, Hal Foster abandonne le dessin de Tarzan et s'attache à celui de Prince Valiant.
C'est alors qu'arrive Burne Bogarth, jeune illustrateur de 26 ans, diplômé d'histoire de l'art, initié à la pratique du dessin à l'art Institute de Chicago, et qui reprend le flambeau dès 1937. Sa première planche paraît en mai. Ainsi, après avoir respecté le style de Foster, Hogarth va vite imposer son propre graphisme baroque.
Cet homme singe qui le rendra célèbre, Hogarth le dessinera jusqu'à l'aube des années 1980, avant de mourir à Paris en 1985.
Entre temps des dizaines de recueils de ces Strips seront publiés sous forme de magazines ou de livres, d'abord en noir et blanc puis, plus tard, colorisés. C'est aussi à Paris, dans le journal Ric et Rac que sont publiées, du 3 juin 1933 au 30 juin 1934, en français, les premières planches de Hal Foster. C'est en revanche à Vichy, puis à Nice, qu'apparait, le 29 janvier 1941, le numéro 1 de la revue Tarzan. Il s'agit de la reprise, en français, de "daily strips" coloriés, signés Rex Maxon. Cet hebdomadaire sort durant 34 semaines, subit les évènements du moment... et réapparaît le 19 septembre 1946. Le journal est alors imprimé sur un papier de mauvaise qualité, au format 28,4 x 38,5 cm. Le nombre de pages est limité de 8 à 12; les numéros 66 et 68 ne comptent que quatres pages en raison d'une pénurie de papier. Mais l'ensemble fait tout de même plaisir aux lecteurs et le charme opère. La première série comporte 293 numéros, la seconde 31, soit au total 324 numéros.
Coté albums, là aussi le choix est large. Vingt albums furent édités par Hachette de 1936 à 1950, suivis d'environ 120 brochures de 16 pages que les éditions Mondiales mettront sur le marché entre septembre 1945 et novembre 1956. La plupart viennent de l'hebdomadaire Tarzan comme celles d'un autre série des éditions Mondiales en 1963. Cela explique les redites d'un recueil à l'autre, un inconvénient pour les lecteurs mais la manne pour les collectionneurs.
Burne Hogarth, expressionniste nourri aux talents des grands peintres européens du début du siècle, admirateur des arts chinois et japonais, chacune de ses vignettes est un espace privilégié où éclatent des compositions flanboyantes. Des lieux magiques où se répondent dans une explosion de couleurs, le mouvement des corps déchainés, la fureur des bêtes sauvages terrasées par Tarzan dans une jungle où chaque combat, chaque élancement de l'homme singe, sont prétextes à un éblouissement pictural sans pareil. Ce n'est pas le fruit du hazard si Burne Hogarth hérite un jour du surnom plutôt flatteur, de Michel-Ange de la bande dessinée.
Exagéré? Sans doute un peu. Mais si Tarzan poursuit son ascension vers le sommet de la B.D., il le doit à Burne Hogarth. Lequel après avoir abandonné la page dominicale se lance dans l'aventure du strip avec le concours de Dan Barry. Des strips repris successivement dès le début des années 50, par John Lethi, Paul Reinman, Cardy, Bob Lubbers, John Celardo. Et surtout Russ Manning qui en 1967 leur donne un second souffle. Jusqu'en 73 où faute de succès, le strip se fond dans la nuit de l'oubli. Mais il y a belle lurette que Tarzan est entré dans l'éternité.
Agé de quatorze ans, Harold Foster s'installe avec se famille à Winnipeg (Manitoba). Quatre ans plus tard, il devient trappeur, puis boxeur professionnel. Après quelques illustrations publiées dans les catlogues de la Hudson Bay Company, il retourne à la vie dans les grands espaces, travaillant tour à tour comme guide touristique, puis comme chercheur d'or.
En 1921, après deux semaines de voyage à bicyclette, il rejoint Chicago et entame des études artistiques à la national Academy of Design, puis à l'Academy of Fine Arts. Il se lance également dans l'illustration et le dessin publicitaire, où il acquiert une solide réputation.
En 1928, l'agent littéraire Joseph H. Neebe prend contact avec Edgar Rice Burroughs, afin de réaliser une version illustrée de Tarzan. Hal Foster en reçoit le premier épisode sous la forme de Daily Strips, publié entre janvier et mars 1929. En 1931, l'United Feature Syndicate (responsable à cette époque de la distribution) fait également appel à lui pour dessiner les Sunday Pages de Tarzan. Il anime cette publication dominicale jusqu'en 1937. La même année, remarqué par William Randolph Hearst, Foster se décide à créer sa propre série pour le King Features Syndicate. Ainsi naît Prince Valiant, in the Days of King Arthur, une vaste fresque médiavale considérée par beaucoup comme l'une des oeuvres essentielles de la bande dessinée. Travaillant plus de cinquante heures par semaine sur chacune de ses planches, il poursuit le praphisme de cette série jusqu'en 1971.
De 1971 à 1979, il continue par ailleurs l'écriture, puis prend sa retraite. Il est également l'auteur de The Medieval Castle, une bande complémentaire de Prince Valiant publiée entre avril 1944 et novembre 1945. Par son graphisme réaliste, fouillé et délicat, par ses compositions détaillées, dynamiques et novatrices, par son sens inné de la narration privilégiant le texte dans l'image au phylactères, Hal Foster influence un très grand nombre d'artistes tels, Alex Raymond, Clarence Gray, René Bastard ou Paul Gillon.
Hall Foster est triplement célèbre dans le monde de la bande dessinée, pour avoir créé le style réaliste, pour avoir, le premier, mis en images "à suivre" le perssonage de Tarzan, pour avoir créé le personnage de Prince Valiant. Après avoir exécuté, du 7/1/29 au 16/3/29, les 60 premières bandes quotidiennes adaptées du premier roman de Burroughs "Tarzan of the Apes", il s'attaqua aux planches du dimanche. Rempaçant au pied levé le dessinateur Rex Maxon qui absorbé à son tour par la bande quotidienne, n'arrivait plus à fournir en même temps les grandes planches en couleur, Foster dessina donc Tarzan depuis la planche n° 29 du 27/9/31 jusqu'au n° 321 du 2/5/37, avant de se lancer dans l'aventure de Prince Valiant.
Le plus célèbre dessinateur de Tarzan est sans conteste Burne Hogarth, et à ce titre de nombreux articles le concernant et études ont été faits par les exégètes de Tarzan.
Quand Hogarth succéda à Harold Foster le 9 mars 1937, durant quelques temps il fut dans l'obligation d'imiter le dessin de son prédécesseur, cependant avec l'épisode "Tarzan et les Chinois" apparaîssent les tendances de ce qui allait devenir son propre style.
Le décor, les visages et les corps des personnages prendront une dimension toute autre de ce qui avait été fait jusque là. Cette différence fût nettement perçue avec l'histoire "Les Peuples du Feu et de la Mer". Cet épisode fut publié pour la première fois en France dans la Collection Tarzan; en 1946, de nombreux lecteurs ont certainement vu qu'il existait une grande différence entre la présentation de Tarzan publée dans les premiers récits complets, et celle qui paraissait dans l'hebdomadaire Tarzan qui reproduisait la bande journalière de Rex Maxon.
Tandis que les dessinateurs de la bande journalière se succédaient et restaient prisonniers de la forme de publication de quatre vignettes, Burne Hogarth avec la page du Dimanche commençait à changer la technique narrative.
Depuis sa création le 5 mars 1937, la page du Dimanche Tarzan avait toujours été composée de douze images bien uniformes.
Hogarth en changea le cadre; la dimension et la disposition des vignettes changèrent à chaque page. Celles ci prenaient parfois toute la hauteur ou la largeur de la page, l'effet est en quelque sorte une composition cinématographique qui permet de visualiser l'action sous tous les angles (panoramique, contre plongée, gros plans).
Ces talentueuses compositions sont nettement très significatives, perceptibles dans les pages datées vers la fin de 1947. C'est peut-être ces pages qui ont fait dire à Alain Resnais "le mérite de Burne Hogarth aura été de montrer que l'on pouvait concevoir "la Page du Dimanche" non comme une suite d'images séparées mais comme une grande composition générale, où se déploie dans la chaleur torride de la jungle africaine, la grande arabesque des fêtes de "Rubens". Ce bel hommage d'un cinéaste fut publié en 1965 dans la revue Giff-Wiff par le Centre d'Etudes des Littératures d'Expression Graphique. L'autre originalité d'Hogarth après 1941, quand il eut la possibilité d'écrire lui même les scénarios, est d'avoir élaboré ces histoires selon ses goûts du fantastique.
L'une de ses plus étranges créations est sans doute les Ononoes (êtres formés d'une grosse tête).
Pour ceux qui connaissent bien l'univers des romans d'Edgar Rice Burroughs, ces étranges créatures, ressemblent aux Kaldanes du roman "Echec sur Mars".
"Tarzan et les Ononoes", lors de sa publication en récit complet en 1951, subit les outrages de la censure. Pascal Milocco, talentueux maquettiste qui composait toutes les couvertures des récits complets aux Editions Mondiales, fut chargé de transformer avec habileté ces êtres étranges en simples Pygmées.
En 1946, Burne Hogarth a aussi fondé une école d'Arts Graphiques "The School of Visual Arts" dont il s'occupera jusqu'en 1970; le 20 août 1950, il cesse de dessiner la Page dominicale. En 1972, il a adapté en bandes dessinées de manière très réaliste "Tarzan of the Apes" premier roman d'Edgar Rice Burroughs. Ce "Nouveau Hogarth" parut en France en 1973 aux Editions Williams. Cet essai fut suivi en 1976 de "Jungle Tales of Tarzan" toujours d'après E. R. Burroughs. Cette seconde parution fut seulement éditée en noir et blanc, et n'a jamais été publiée en français. En 1980 suite à un désintérêt du dessinatuer en fonction pour la page du Dimanche, la United Feature Syndicate Inc. chargée de distribuer le supplément dominicale de Tarzan "ressortit" pour la circonstance, l'épisode de Burne Hogarth "Tarzan dans l'Ile de Mua Ao".
Cette nouvelle publication dans les journaux américains fût amputée d'in tiers de sa forme originale.
RUBIMOR
Parmi les dix illustrateurs qui, à ce jour ont dessiné Tarzan dans la page du Dimanche, Rubimor est le premier à avoir montré un Tarzan qui ressemble le plus à l'original imaginé par Edgar Rice Burroughs.
Rubimor, de son vrai nom, Teuben Moreira succèda à Burne Hogarth en décembre 1947. A cette époque parurent les premières pages du Dimanche dans l'hebdomadaire Spirou dessinées par Rubimor et publiées dans la page centrale en grand format (uniquement dans l'édition française). Le graphisme de Rubimor apparaissait moins raffiné que celui de Hogarth, mais les personnages et les décors du scénario se raprochaient de ceux décrits par Burroughs dans ses romans.
Jusqu'à cette date, peu de romans de Tarzan avaient été traduits en français. C'est donc la, que de nombreux lecteurs firent la connaissance de la contrée inconnue de Pal-Ul-Don, de sa faune de l'ère jurassique, de ses peuplades Pithécanthropes, les Waz-Don, aux noms bizarres comme Ta-Den. Mais ce qui surprenait le plus à la lecture, c'était que cet étrange peuple semblait bien connaître Tarzan et avait un langage propre, et que notre héros, par exe
mple, était appelé "Tarzan Jad Guru".
L'intérêt pour ces pages du Dimanche ne doit pas s'arrêter aux seules histoires où Tarzan séjourne dans le monde de la préhistoire. Tout au long des quatre-vint-huit semaines où Rubimor eut la resposabilité de la publication de Tarzan dans le supllément du Dimanche, les épisodes eurent pour dominante le fantastique, élément partiellement abordé par ses prédécesseurs Harold Foster et Burne Hogarth.
La nouveauté de Rubimor, c'st aussi de montrer un Seigneur de la Jungle qui, lorsqu'il voyage dans son élément, la jungle, est vêtu d'un pagne, mais est, quand il prend le bateau, habillé en costume blanc avec col et cravate avec, à la main, un arc et des flèches. En quelque sorte, le Lord Greystoke du "Retour de Tarzan".
Jane, la bien-aimée, apparaît pour la première fois. Ici, ce n'est pas la compagne de l'homme singe des films de la Métro-Golwin-Mayer, mais Lady Greystoke, l'épouse de Tarzan.
Quelques précisions sur la parution des pages de Rubimor.
"Tarzan contre Orizu Khan" ne fut publié que sommairement et déformé dans une série de petits fascicules des Editions Del Duca dans les années soixante. L'épisode "Tarzan et la cité des Momies", à part sa publication dans Spirou, fut l'objet d'une parution déformée et incomplète dans l'Almanach Tarzan en 1950.
Il faut également porter au crédit de ce dessinateur l'épisode de "Tarzan dans l'île de Ka-Gor". Dans certaines bibliographies de la page du Dimanche, cette histoire est attribuée à Burne Hogarth. Or le récit de la jeune fille qui recherche son père, commence quand Rubimor était encore en fonction pour la page. C'est seulement après avoir dessiné la plus grande partie de l'histoire, que Rubimor fut remplacé par Hogarth le 10 août 1947 (planche n° 857), lequel termina l'épisode huit semaines plus tard.
Planche du 8 juin 1947 par Rubimor.
Changement de décor: l'éditeur Hachette sort une collection d'albums "Tarzan", dont les dessins repris des bd sont agrandis, modifiés, retouchés, censurés. Le texte figure sous l'image, deux dessins sur trois étant supprimés. Ainsi, le premier album intitulé "Tartzan" (1936), reprend une partie des histoires de Foster à partir de la planche 189 ("La Princesse Mihrama") jusqu'à la planche 251 ("Sybil, la Déesse des Wairoris" et "Tarzan et les Vikings") en noir et blanc. Le texte sous l'image n'a plus grand rapport avec celui des planches originales, ce texte devant donner l'impression d'un roman "illustré". En 64 pages, au format 18 x 22,5, il s'agit moins d'un digest que d'une petite trahison. Dans les albums suivants (réduits à 44 pages), les pages en couleurs étaient très réussies. "Tarzan et Gloria" (1937), "Tarzan et le lion" (1937) et "Tarzan et les Eléphants" (1938), reprenaient une bonne partie de "Tarzan dans la cité de l'or", toujours de Foster, terminé par Hogarth. D'une impression et d'une présentation très soignées, ces albums eurent un grand succès auprès des jeunes, même chez ceux qui connaissaient "Junior".
Junior se présente comme l'un des journaux les plus caractéristiques de l'avant guerre. La majorité des bandes qu'il a publiées, notamment les superbes planches du dimanche de Tarzan, sont parmi les plus belles de cette période. Les bandes de Tarzan ont étées publiées du n° 1 à 70 par Foster et du 71 à 241 par Hogarth.
Planche n° 0 parue dans Junior avant guerre.
Hachette répondait à un besoin de l'époque et beaucoup de nostaliques, encore aujourd'hui, s'en souviennent et recherchent ces beaux albums.
ALBUM "TARZAN L'INVINCIBLE" de Hachette de 1949.
Plus près de nous, les planches 42, 44 et 46, où Foster nous conte des épisodes de la jeunesse de Tarzan, ont été publiées suivant le même principe "Hachette" (texte + quelques dessins) dans les publications de "Sagéditions": respectivement dans "Tarzan mensuel n° 53 (août 1972) et "Tarzan bi mensuel" n° 5 (01/12/72).
"Tarzan dans la cité de l'or a été repris une nouvelle fois par la Sagédition dans "Tarzan géant spécial n° 38 et 39 (septembre, décembre 1978). Cette édition est très correcte, il y manque simplement les bandeaux titres et aussi le premier dessin de la première planche, remplacé ici par le titre.
Signalons enfin que le dessinateur de comics books Joe Kubert a incorporé des fragments de "Tarzan dans la cité de l'or" (planches 292 à 299) dans une histoire intitulée "La mine", parue dans "Super Tarzan bimestriel" première série n° 5 (1er trimestre 1974) chez Sagédition.
Planche du 24 juillet 1932 par Harold Foster.
Planche du 3 juillet 1949 par Burne Hogarth.
TARZAN et la SAGEDITION.
TARZAN
Tarzan ressort à la Sagédition avec une première série de 54 n° (3/1968 à 9/1972). C'est la série la plus intéressante. Elle présente les meilleures bandes de Russ Manning. Puis même présentation, la revue devient bi-mensuelle et présente entre autres du Hogarth/Rubinor; On y trouve aussi Bob Lubbers et, au n° 29 le journal adopte la formule d'un format plus grand sur 36 pages. C'est la disparition des bandes américaines, le journal étant livré aux imitateurs au talent divers (espagnols, argentins etc...). Cette série s'arrête en 1979.
TARZAN NOUVELLE SERIE
Bimensuel lancé en octobre 1972 et disparaît en décembre 1977 après 68 n°. Malgré de bons n° contenant des planches de Burne Hogarth et quelques couvertures dues à Russ Manning, cette série perdit baucoup d'intérêt à partir du n° 29.
SUPER TARZAN
Laissait présager le meilleur avec un n° 1 entièrement ou presque consacré à Hogarth. Mais dès le n° 2 outre un léger rétrécissement de format, le journal rééditera des Tarzan de Russ Manning de la série de 1968. On y trouvera également des bandes de Joe Kubbert. Mais il y aura tout de même de l'inédit... Cette série compte 37 n° (de juillet 1973 à décembre 1978) puis fait place à une nouvelle série de Super Tarzan qui ne présente que du matériel d'imitateurs avec quelques bandes de Giro. Seules quelques couvertures accrochent l'oeil.
TARZAN GEANT
Excellente revue au contenu malheureusement pas toujours égal. Démarre en juillet 1969. Le n° 1 attaque avec un récit dessiné par Zam dessinateur qui assura l'intérim de Rahan et qui semble travailler à un rythme effréné. La formule ira ainsi jusqu'au n° 10. Aux n° 11 et 12, bonne surprise: Hogarth! Du 13 au 17 et 19 on trouve du Russ maning. Au n° 18, une heureuse surprise: la reproduction d'une affichette belge de cinéma de "Tatzan et les Amazones". Au n° 20 jusqu'au 25: Joe Kubert. Puis Russ Manning au 27 alors que Kubert reprend jusqu'au 34. Manning aux 35,36,37. Au n° 38, miracle, (et au 39) Tarzan par Foster dans un hyper format. Mais au n° 40, les imitateurs sévissent à nouveau et la revue pert de son intérêt...
Couverture de Tarzan n° 9 de février 1973 dessinée par Russ Manning.
Dessin de Joe Kubbert du n° 7 du Super tarzan de septembre 1974.
Couverture de Super Tarzan n° 23 de juin 1977 dessinée par Joe Kubert.
Dessin de Giro du n° 9 de Super Tarzan du 3eme trimestre 1979.
Dessin de Russ Maning du n° 13 de Tarzan Géant.
Pour créer cette page, j'ai recueillie tous ces renseignements dans le journal "La vie du collectionneur", dans les albums "l'intégrale" des Editions du Soleil, dans le journal "Spirou", dans le "Petit Bédéraste du 20eme siècle" , dans "l'encyclopédie du cinéma" en félicitant leurs auteurs, et je remercie Patrick Bousgarbies pour les photos de Hogarth et de Foster, Gérard Roux pour l'image de Gorak.
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Merci de votre visite. R JP