Le monde entier se mit à connaître Tarzan et cela suscita bien des émulations. Le monde de la jungle offrait bien des avantages pour faire évoluer des personnages. L'exotisme, les contrées sauvages encore mal connues, le mythe de l'homme blanc qui vit dans la jungle, et qui impose auprès des peuplades indigènes, étaient autant de sujets en or. Après tout, la jungle n'était pas la propriété exclusive de Tarzan, pas plus que le Far-West celle de Buffalo Bill. Bien des scénaristes et dessinateurs se lancèrent dans cette aventure, offrant tout de même, parfois, des variantes par rapport au mythe original et contesté.

La France n'échappa pas au phénomène, sutout dans l'immédiat après guerre, où les créations de sous-Tarzan furent nombreuses, certaines éphémères mais quelques-unes connurent tout de même un succès relatif.

Dans les fascicules de récits complets (souvent dans un format à l'italienne) parurent ainsi quelques personnages fugitifs qui vécurent des aventures sans lendemain: GUNGOO "fils de la jungle" par Brantonne sur des scénarios de Daimblond, dans la collection "Le Vainqueur" (1947), HOOGLIW, dans "Un Homme dans la Jungle" par R.R. Giordan, dans la collection "Bagarre" (Editions Publi-Vog à Nice en 1946), YEDO, dans "L'Empereur de la Sylve" par Elain Day, dans la même collection (1947), TOGO "Le Roi de la Jungle" par l'atelier Edomi paru dans la collection "Texas" (Ed. Claire-Jeunesse 1947), SARI "Le Sauvage" par R.R. Giordan (Publi-Vog 1950), TOULA, "L'Homme Dieu des Terres Inconnues" par H. Will dans "Selections les merveilleuses aventures" (SAETL 1948) et, dans la même collection (toujours en 1948) L'HOMME GAZELLE par Brantonne sur un scénario de A. Pautard.

Quelques justiciers de la jungle eurent une carrière plus prolifique, c'est le cas de:

ROAG par G. Mattéi sur scénarios de J. Cugnot, qui vivra une vingtaine d'aventures dans la collection "Le Monde et la Jungle" aux éditions Voix Française de Nice en 1948-49. Roag vit avec une compagne, Laura, dans une île du Pacifique, "Bango", où ils affrontent divers spécimens de méchants, jusqu'aux troupes japonaises...

OURAGAN par André Bohan est édité par Edition Modernes et plus d'une centaine de récits furent publiés entre 1946 et 1950. En short moulant et en maillot rayé, ce n'est pas à proprement parlé un homme de la jungle car ses aventures se déroulent parfois ailleurs. Mais la majorité de ses exploits se situe tout de même dans la jungle ou la brousse, d'où son surnom de "Roi de la Brousse".

TARGA est créé par Robba (Robert Bagage) directeur des éditions du Siècle-Impéria, qui en confie le dessin à un jeune dessinateur, Georges Estève (qui signe les premiers épisodes Stev'son). Ce dernier évolue rapidement et son style un peu raide de débutant se transforme en un graphisme souple et vivant qui contribua au succès de la série. Par la suite, Bob Roc (Robert Rocca) en signa huit épisodes, Carland trois et un mystérieux Motépé, un épisode. Targa a une jolie (et sexy) compagne, Tinga et une panthère noire, Khan, qui lui est d'un grand secours dans sa lutte contre les aventuriers en tout genre qui croisent sa route. Le trio voyage et quitte les jungles d'Afrique pour celles d'Asie, des Indes au Pacifique. Il y a parfois des anachronismes bizarres tels que la rencontre de pirates et flibustiers, alors que l'action est censée se dérouler au XXe siècle. Si cette série connut un beau succès, c'est certainement dû à l'ambiance des récits dont certains sont assez impressionnants: lézards géants, horde de lépreux, monstres préhistoriques, fosse de crotales, etc. Le mensuel paraît de 1947 à 1951, mais Targa est interrompu en 1950, victime de pressions diverses: menace de proçès à propos de Tarzan et surtout l'application de la fameuse loi de juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse. Les quatre premiers épisodes seront repris, en 1979, dans un "Kalar" spécial hors série, avec un lettrage et un texte remaniés, sous le nom d'AGAR.

YORGA est paru en 1948-49 à la Sagédition, dans la célèbre collection "Aventures et Mystère". C'est une série italienne dûe à Antonio Canale (par ailleurs dessinatuer d'Amok sous le pseudonyme de Tony Chan) sur des scénarios de G.L. Benelli (créateur de Tex et de bein d'autres personnages connus), par la suite, en Italie, la série sera dessinée par F. Gamba. "Fils de la Jungle et des Dieux", Yorga n'est encore qu'un bébé lorsque ses parents sont assassinés dans leur plantation des Indes. Recueilli par un fakir, Yorga est initié aux sciences occultes et au langage des animaux. Devenu adulte, il va protéger ces derniers et venger ses parents avec l'aide de la belle Leïla. Malheureusement, les lecteurs français seront frustrés car la série disparaît après la parution de sept fascicules.

OGAR "Le Démon des Savanes" a été réalisé par Yves Mondet en 1948 pour un bi-mensuel édité à Lyon. En sur-titre, cette collection de huit numéros porte la mention "Le journal des jeunes cherche...". Au huitième numéro, il est annoncé "une formidable aventure de Ogar, Le Crabe D'Acier, et une bonne nouvelle: désormais, Ogar paraîtra sur 16 pages avec une nouvelle présentation"... qui ne verra jamais le jour. Publiées en grand format, sur huit pages imprimées en bleu, les aventures de Ogar restent classiques, l'originalité vient du lieu où débute l'action: le Matto Grosso au Brésil. Mais Ogar va bien vite voyager autour du monde, du Mexique à l'Australie en passant par les Antilles, Java, Sumatra, Bornéo et les Iles Samoa. Le héros est conforme à l'image des tarzanides: vêtu d'un pagne, cet athlète porte un poignard indien, ce qui ne l'empêche pas de se servir aussi facilement d'un colt, d'un arc ou d'un fusil au gré des circonstances. Blond, les cheveux longs tout comme ses confrères, il se bat contre les fauves, les tribus hostiles et les canailles en tout genre.

TIM L'AUDACE, publié à Nice (édition Publi-Vog), puis à Monaco (édition de Monte Carlo) en 1947-50, est l'oeuvre des frères R.R. Giordan (scénarios de Nissan). Plus de vingt fascicules furent publiés et si, au début, le graphisme est faible, très vite les frères Giordan acquièrent une maîtrise parfaite malgré les influences de Tarzan. Les décors exotiques et luxuriants sont soignés et Tim l'Audace, Magda sa compagne et le singe "l'Ancêtre" sont des personnages bien sympatiques. Tim l'Audace réapparaît en 1959, dans la collection Ardan, chez Artima. Le premier numéro est un superbe hommage à Hogarth, mais ce sera le seul fascicule dessiné par les frères Giordan. Dès le n° 2, c'est Bob Leguay qui prend la relève. Epaulé par de nombreux scénaristes (M. Perry, M.A. Rayjean, P. Ducher, J. Lombard...), Bob Leguay, sous la pression de l'éditeur fait évoluer le personnage qui abandonne rapidement son pagne pour se civiliser et devenir reporter. Après avoir parcouru le monde, il reviendra pourtant à ses premiers amours et rejoindra la jungle. Mais il conserve ses vêtements et devient, tel "Jim la Jungle", un aventurier de la brousse qui partage ses exploits avec un Noir nommé Salam. Après une centaine de numéros, Bob Leguay abandonne Tim l'Audace qui est repris par Robert Hugues. La série se poursuit jusqu'en 1965, puis jusqu'en 1977 avec des rééditions, mais cette série à succès n'est pas la seule de cet éditeur qui mette en scène un homme de la jungle.

Dans "Audax", les éditions Artima avaient déjà accueilli:

ARDAN, dessiné par J.A. Dupuich. Ardan est un ancien boxeur, perdu dans la jungle, qui se lie d'amitié avec un lion, vit trois aventures en 1950... et disparaît.

RUGHA (1951-52) et sa compagne Laura, est une cration de G. Mattéi (déjà auteur de Roagh aux éditions Voix Françaises). Rugha vivra quelques épisodes dans la jungle préhistorique.

MOHA "Le Sauvage" est un jeune métis créé par André Gosselin. Après quelques récits dans la collection "Audax", il revient dans le mensuel "Tarou" où il sera dessiné par Gaston Niézab. Au décès de ce dernier, il est repris par Gosselin qui termine la série en 1958.

Toujours chez Artima, un personnage allait connaître une longévité exceptionnelle:

TAROU "Le Maître des Tigres", créé par Bob Dan (Robert Dansler), débute dans la collection "Une Aventure de...", passe dans la collection "Dynamic" '1ere série), puis après un bref passage dans "Ardan" (1953) accède à son propre titre mensuel (1954). Bob Dan, excellent conteur, savait captiver ses lecteurs et compenser un dessin rapide par l'efficacité de son trait. Tarou continuera jusqu'en 1972, date du décès de son auteur. L'éditeur poursuivra la collection jusqu'au n° 263 (1977) avec des reprises. Tarou, fils d'un ingénieur et d'une indigène malaise, a cinq ans lorsqu'un cataclysme dévaste la forêt, tuant ses parents. Il sera sauvé par une tigresse qui l'élèvera. Par la suite, Tarou aura de nouveaux compagnons, deux tigres, puis un lion: Salvator, un singe: Bali et, bien entendu, une compagne, la jolie Denise, qui partagera ses aventures dans les jungles du monde entier.

Tarou franchira sans encombre la période du début des années 50 où les éditeurs, prudents, évitaient d'éditer des héros masqués, super-héros ou hommes de la jungle, pour ne pas encourir les foudres de la fameuse Commission de Surveillance des publications destinées à la Juenesse, qui avait fini par vaincre Tarzan en 1953 ainsi que pas mal de séries américaines (Le Fantôme du Bengale, Le Roi de la Prairie...). Sans doute que Tarou, BD française, sans violence excessive et sans érotisme (contrairement aux séries américaines conçues, il faut le rappeler, pour un public adulte), ne pouvait choquer les censeurs. Par la suite, le retour du héros de la jungle se fera dans le même esprit.

Dans les formats de poche, les sous-Tarzan furent nombreux, mais rares furent ceux qui franchirent le seuil de popularité atteint par Tarzan. Cependant, il y eu tout de même quelques exceptions avec AKIM et ZEMBLA, qui perdurèrent de nombreuses années, Spécial Zembla étant encore publié aujourd'hui.

AKIM, ce "Fils de la Jungle", fut créé en Italie en 1950, par Augusto Pedrazza, sur des scénarios de Roberto Renzi. Le thème est très proche de celui de Tarzan: Akim, Jim pour l'état civil, est le fils du consul britannique de Calcutta, Frederik Rank. Lors du retour en Europe, la famille fait naufrage et seul la mère et le bébé échouent sur la côte africaine. La mère construit une cabane et tente d'élever son fils, jusqu(au jour où elle est tuée par une panthère, qui enlève le bébé et l'emporte dans la jungle. Il est sauvé par un gorille, vivra parmi eux et apprendra le langage des animaux. C'est le début d'une saga qui comprendra plus de mille récits d'aventures en tout genre qui eurent un énorme succès populaire tant en Italie qu'en France, où ce personnage apparaît en 1958, dans un mensuel qui porte son nom aux éditions Aventures et Voyages. Les jeunes lecteurs français se passionnèrent pour ce héros et les ventes dépassèrent toutes les espérances. Ce titre passa bi-mensuel au n° 23 et un supplément BENGALI, sous titré "Akim spécial hors série" lui fut adjoint. En 1967-79, Akim fut même réédité, en couleur, d'un format un peu plus grand, dans "AKIM COLOR". Bien sur, à regarder de plus près, le graphisme est assez banal, mais n'oublions pas que le nombre de planches à fournir ne permettait guère à Pedrazza de fignoler son dessin.

L'absence de Tarzan dans les kiosques est peut-être une explication à l'engouement des jeunes pour Akim mais aussi, très certainement, les intrigues qui lui font affronter, outre les trafiquants, chasseurs de fauves, explorateurs cupides et autres dictateurs en puissance, communs dans le genre, des mongols, romains, soldats japonais, extra-terrestres, etc. Humour, fantastique, scence-fiction, tout se mêle pour le plus garnd plaisir des lecteurs. Les personnages secondaires sont bien typés et attachants: la belle Rita, devenue sa compagne, Jim, un orphelin qu'il a adopté, ainsi que les inévitables fauves (Zig un singe, Kar le gorille, Baroi l'éléphant, Rag le lion...). Quelques années plus tard, Akim aura un concurrent sérieux, Zembla, lancé par les éditions Lug.

ZEMBLA est né en 1963, imaginé par J.K. Melwyn Nash (Marcel Navarro), dessiné, lui aussi, par Pedrazza, puis par Pietro Gamba, B. Charles et surtout par Franco et Fausto Oneta, sur des scénarios de Mazzanti, Torelli, Cesare Solini... Nouveau succès, preuve qu'il y avait de la place pour plusieurs héros du même genre. Au n° 60, Zembla passe bi-mensuel pendant 200 numéros, puis redevient mensuel. Un Spécial Zembla est publié à partir de 1964 et qui paraît toujours. C'est un des rares réscapés de la crise qui a frappé la presse BD et les pockets. Tout comme Akim, Zembla est entouré de personnages bien typés: Rasmus, un magicien, parodie de Mandrake le Magicien, Yéyé (en Italie: Koo), un pygmée sympathique, coiffé d'un casque de MP américain, et d'animaux fidèles (Satanas, un grand chat sauvage, Bwana le lion et même un Kangourou nommé Pétoulet!). Bien entendu, Zembla est grand, musclé, il est toujours vêtu d'un peau de panthère et parle aux animaux qui l'aident très souvent dans sa défense des bonnes causes. Signalons enfin que le premier épisode de Zembla fut publié dans le n° 15 de "Spécial Kiwi" en 1963, essai réussi puisque l'année suivante ce nouveau titre des éditions Lug allait faire un malheur chez les jeunes amateurs de BD.

D'autres maisons d'éditions tentèrent d'imposer "leur" tarzanide, souvent récupéré à l'étranger. En voici quelques uns:

DJEKI LA JUNGLE, dans le mensuel "Jim Taureau", en 1958, édité par la Sagédition (qui n'a pas encore repris Tarzan). Ce personnage sera réédité dans "Pépito" en 1966.

KING LA JUNGLE dans un mini-format, édité par les éditions des Remparts (1960-62), une série italienne de Pigni Segna.

BANGA, chez le même éditeur, en 1962-71. Cet "As de la Jungle" est lui, aussi d'origine italienne, dessiné principalement par Lino Brazzi, pour les frères Spada, éditeurs associés aux éditions des Remparts.

KALI (1966-81), aux éditions Jeunesse et vacances, qui évolua dans les forêts vierges de l'Inde. Ce personnage est aussi une création italienne de Vladimiro Missaglia (dessins) et de son frère Ennio (scénario). En Italie, ce personnage se nomme "Kriss". La compagne de Kali, Zora, donnera son nom à un trimestriel qui publiera d'autres récits inédits de ces personnages (1967-79).

TAMAR (1962-65), publié dans "Tim l'Audace" chez Arédit est un "Roi de la forêt" d'origine espagnole, sans doute une création de R. Acedo (scénario) et A. Borrel (dessins).

TIKI "Fils de la Jungle" est une jeune garçon qui a le mérite d'avoir été créé par le célèbre Hugo Pratt, sur un scénario de G. Ottani. Mais dès la 7eme planche, il est repris par l'excellent Stélio Fenzo, qui en fera un personnage à succès. Cette série est parue en France en 1964-68, dans le mensuel "Lancelot", édité par Aventures et Voyages et sera reprise dans "Safari", chez le même éditeur, en 1981-95.

DJINGA JUNGLE chez OZ/ODEJ, paraît dans la collection "Télé Série Bleue", en 1966. C'est sans doute dû à l'Argentin Schiaffino, sur des scénarios de Jean Sanitas. Djinga "Le Maître de la Jungle", utilise une arme originale: le boomerang. Physiquement, ce jeune héros ressemble assez à Tiki. Avec Gurik, un gros géant et Gloop l'ours, il vit des aventures mouvementées dans les jungles d'Asie, avec pour port d'attache un temple ce Civa aux Indes.

YATACA "Fils du Soleil" chez Aventures et Voyages qui débuta en semi grand format tout en couleur pendant 20 numéros avant de devenir un pocket.

Egalement chez Aventures et Voyages, deux bandes qui parurent en complément dans le pocket Lancelot, TIBOR le fils de la jungle par Hansrudi Wäscher (nom d'un site parlant de son oeuvre en allemand: http://www.comicshop.de/waescher.htm ) et BINGO jeune sous Tarzan vivant dans la jungle avec son père Kongo et sa mère dans une cabane sur les arbres et vivant de nombreuses aventures.

Quelques séries américaines ont étées adaptées chez nous comme BOMBA "The Jungle Boy", chez Aredit, en 1969-70, ou THUNDA de Frank Frazetta, dans l'album "Aventure, Mystère et Romance", qui reprenait divers récits de cet auteur, paru aux Humanoïdes Associés en 1983.

La presse hebdomadaire ne fut pas en reste et quelques essais furent tentés, essais rarement transformés malgré l'intérêt de certaines histoires. On peut citer:

TAO "L'Homme Fauve", de Lucien Nortier, sur un Scénario de Robert Charroux, dans les pages de "Zorro". Réalisé à la demande du patron de cette maison d'édition, Tao est un homme de la jungle qui tente de protéger les animaux des chasseurs sans scrupule. Ce récit sera repris, en 1949, en RC dans la collection "Supplément Zorro".

WAMBA "Le justicier de la Brousse" est un des rares héros noirs, il est publié en première page de "Pic et Nic" en 1946. Le dessin était d'Eugène Gire et le scénario de Germain Fontenelle (G. Fronval). L'année suivante, Eugène Gire, après avoir signé un western, remet ça dans le même journal avec MUNKEY "Seigneur de la Forêt" (texte de H.M. Dantin). Cette fois, le héros est un gorille qui a élevé une fillette devenue une belle jeune fille: Margaret. Leurs relations sont un peu ambiües, heureusement, à l'époque, les gamins ne se posaient pas trop de questions sur le terme "compagne". Après tout, rien ne prouve que Munkey n'était pas un gorille femelle... Si cette nouvelle série fait la une du journal, à l'intérieur, on peut lire les exploits d'un autre personnage encore une fois un noir, MAKAO "Le Roi de la Brousse Tropicale", qui est l'ami des animaux et qui sauve la fille d'un colon. Cette bande est signée par un mystérieyx O'Ritz sur un texte de H.M. Dantin.

TOGAR, dessiné par Jean Friasano, est souvent classé dans la catégorie des sous-Tarzan. En fait, il ressemble plutôt à "Garth". Les épisodes publiés dans "Aventures" (1949), se déroulent dans des lieux préhistoriques plutôt que dans les jungles actuelles...

En Belgique, Chott qui, plus tard, créera le fameux Fantax, livre en 1947 pour l'hebdomadaire "Wrill", MOWG "Fils de la Brousse". Cette histoire d'un adolescent recueilli par les grands singes et qui a pour compgnon un éléphant, sera reprise en album chez Gordinne. Ce même éditeur publie, en 1948, dans son autre hebdomadaire "Sabord", un curieux personnage TALMOUF, réalisé en un style semi-réaliste par Al Peclers. C'est "la véritable histoire d'un homme singe et des luttes victorieuses de ce roi de la jungle contre les fauves, les tribus cannibales et les dangers de la forêt vierge". Ses complices d'aventures sont Filoseille la guenon et Valentin un jeune éléphant. Le héros, vêtu d'un pagne, est très réaliste, alors que les animaux et indigènes sont caricaturés.

Toujours en Belgique, François Graenhals, bien connu aujourd'hui pour "Pom et Teddy" et Chevalier Ardent", fait le personnage de KARAN, sorte de Mowgli aux aventures attachantes. Il en signera huit épisodes, qui seront publiés dans la collection "Héroic Albums" en 1950-51. L'action se déroule au Brésil, où ses parents ont été massacrés par des pillards. Karan se réfugie dans la forêt. Il est adopté par un jaguar et apprend à connaître les animaux. Après avoir vengé ses parents et travaillé dans un cirque, on le retrouve au Iles Moluques où il fait la connaissance d'une jeune fille, Aléa... Ce sera la fin de ses aventures.

De son côté, Marijac adaptera une série anglaise "The Wild Boy", de Bill Lacey dans "Pierrot" en 1953-55, sous le titre L'ENFANT DE LA BROUSSE. Encore un jeune garçon qui vit parli les animaux. On le retrouvera par la suite dans "Nano et Nanette", toujours avec des aventures proches de la nature et des bêtes.

En 1947, Pierre Leguen propose au journal "OK" le personnage de TANGOR qui a tout de Tarzan. Mais le scénario est original et aurait pu donner suite à des récits sur ses origines mystérieuses. En effet, Tangor est le seul rescapé d'une civilisation ancienne engloutie dans un cataclysme. Mis en hibernation, il est réveillé par un groupe de scientifiques qui explorent le Tibet. C'est la première BD de Pierre Leguen et on peut y suivre sa progression graphique. Après une interruption, Tangor revient en 1949 avec un nouvel épisode sur des textes de Maurice Lannes. Hélas, le journal disparaît sans explication et les lecteurs resteront sur leur faim.

Le retour de Tarzan à la Sagédition, en 1968, mit un frein aux créations nouvelles, difficile d'égaler le modèle. Pourtant, Raymond Maric (scénario) et Pierre Fisano (dessins), relancèrent le genre en 1974, avec GORAK, qui fut publié en récits complets tout d'abord dans "Le Journal de Bibi Fricotin", puis dans "Trio" (1976) et les "Pieds Nickelés" (1978). Deux albums souples sont parus en 1979, chez le même éditeur, la SPE, reprenant les mêmes épisodes de "L'Homme au guépard". Scénario et dessins sont de qualité et cette série eut un petit succès. Gorak est un ancien dompteur qui se retrouve au chômage au Brésil. Avec Diane la trapéziste et Gip son guépard, il quitte la civilisation pour s'enfoncer dans la jungle amzonienne où il vivra des aventures souvent dangereuses. Contrairement à ses confrères, Gorak ne porte pas un pagne, il est torse nu. Par contre sa compagne exhibe ses formes généreuses dans un deux-pièces.

Il faudrait aussi parler des filles de la jungle, qui, suite à TARZELLA, apparue dans les aventures de Tarzan, dans un épisode dessiné par Rex Maxon, furent aussi très nombreuses: Loana, Sheena, Dorothy, Durga Rani, Panthère Blonde, et bien d'autres, sans oublier la très érotique Jungla, de Stélio Fenzo et également paru chez Arédit, en bandes complémentaires dans des petits formats, Rima fille de la jungle par Kubert.

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